Les écrans du quotidien se font souples et flexibles, voire pliables et enroulables. Au travail, à la maison ou en voyage, ils s’adaptent à tous nos besoins. Et révolutionnent nos usages comme notre rapport à l’image.
Ils s’enroulent, se déploient, se rétractent, se replient. Comme tout droit sortis de la science-fiction, les écrans souples débarquent dans nos vies. Du bureau au salon, ils redéfinissent les contours de nos smartphones, tablettes, ordinateurs portables et téléviseurs pour en révolutionner les usages. Flexibles, intelligents et connectés, ils se (dé)plient à l’envi, au gré de la journée et de nos besoins. Et ancrent le monde de l’image et de la mobilité dans une nouvelle dimension. “Jusqu’à présent, tous les produits dotés d’un écran digital se limitaient à une grande surface. Et toutes leurs fonctions s’inscrivaient dans cette seule et même forme d’affichage. Mais ce n’est finalement pas le design le plus naturel ni le plus humain qui soit, remarque Arne Herkelmann, responsable innovation chez Huawei pour la région Europe de l’Ouest. L’arrivée des écrans pliables offre aux designers de multiples opportunités pour concevoir des appareils plus faciles à utiliser”. Mais aussi plus fun et plus immersifs !
Quotidien augmenté
Derrière cette flexibilité, se cache une technologie organique : l’OLED, principalement. Un matériau plus résistant que le verre. Entre LG et son téléviseur enroulable dans une barre de son, Royole et son enceinte Mirage connectée drapée d’un écran digital tactile et flexible, ou Lenovo et son PC portable pliable… Si l’on se fie aux dernières présentations des grand-messes de la tech, c’est assurément une nouvelle tendance qui se dessine depuis un an. Mais au-delà de l’effet design et surprenant de certaines innovations, Samsung et Huawei assurent – eux – avoir concrètement ouvert la voie à de nouveaux usages avec le Galaxy Fold et le Mate X : deux smartphones pliables, qui s’ouvrent tel un livre pour se convertir en tablette.
A l’heure du tout-connecté – où les frontières entre vie pro et vie perso s’effacent, où les dernières expériences culinaires et make-up se partagent à coups de selfie sur les réseaux sociaux, où le swipe est devenu un geste naturel – “ces nouveaux form factors (formats, ndlr) amplifient nos émotions et nos expériences quotidiennes”, promet Guillaume Berlemont, directeur marketing et communication IM de Samsung Electronics France. Au travail, en voyage ou à la maison, ces smartphones pliables et “tout-en-un” s’adaptent pour offrir des utilisations fluides d’une situation à l’autre. “Lire un livre dans le métro, visionner un film sur Netflix dans l’avion, naviguer sur le Web… tout cela est beaucoup plus confortable lorsque vous dépliez l’écran”, complète Arne Herkelmann. Sans compter l’expérience photographique améliorée, liée au design même du Mate X qui, une fois plié, dispose d’un écran de chaque côté : “Lorsque vous faites le portrait d’une personne, celle-ci peut visualiser l’image en même temps que vous sur l’autre face”.
Autre bénéfice : le multitâche. Consulter une vidéo sur YouTube tout en chattant sur WhatsApp, répondre à ses e-mails tout en visualisant ses tableaux Excel… Scindée en deux, la surface de ces nouveaux modèles offre des possibilités multiples. Et ce n’est que le début d’une nouvelle ère.
Des tout-en-un flexibles et stylés
“Avec le Fold, l’objectif était de rendre une tablette moins encombrante. En novembre dernier, Samsung a présenté un nouveau format qui va apporter un autre style de confort et réduire – cette fois – l’encombrement du smartphone lui-même”, nous confie Guillaume Berlemont. Avis aux nostalgiques des téléphones à clapet : le géant coréen devrait bientôt présenter un modèle qui se déplie à la verticale, à la manière du Motorola RAZR dévoilé en novembre 2019, … mais en version carrée pour se loger aisément dans une poche de veste ou de pantalon. Un smartphone de poche 2-en-1 en quelque sorte qui se déploie en un écran unique pour offrir une surface élargie – avec caméra intégrée – et permettre de profiter pleinement de toutes ses applications mobiles. “Cela répond à un premier besoin. Celui de se dire : où vais-je mettre mon smartphone quand je sors ?”
Et n’en déplaisent aux sceptiques qui dénoncent l’aspect gadget de ces écrans pliables, “il y a quand même aussi un côté un peu cool, poursuit-t-il. Un objet comme cela, hyper tech, a aussi le droit d’être stylé.” Car tel un garde-temps, un sac de créateur ou une pièce couture, les smartphones assoient également un statut social : “Les clients du Fold sont d’ailleurs aussi des fans de mode et des gens qui font attention à leur image”.
Des écrans qui se plient en quatre
Et si ces nouveaux écrans s’adressent encore à une niche, “d’ici 5 à 8 ans, on ne se parlera plus que d’écrans pliables”, anticipent les représentants de Samsung et Huawei. Notamment avec l’arrivée de la 5G et, avec elle, l’explosion de la consommation de vidéos et d’objets connectés. “Les cabinets d’analyse montrent qu’il va y avoir une explosion de la consommation de datas de plus de 450% d’ici 2022 pour la vidéo. Cela devrait représenter la majeure partie des données qui transitent dans le monde”, précise Guillaume Berlemont. Et Arne Herkelmann d’ajouter : “Nous pensons que les écrans pliables sont une excellente plateforme pour donner vie à la 5G. Lorsque cela arrivera, vous verrez plus d’écrans pliables”.
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“Une pliure, deux pliures, pourquoi pas trois, dans un sens ou dans l’autre… Tout un tas de designs sont en train d’être testés. On sortira les plus pertinents”, tease Guillaume Berlemont. Prochaine étape : les smartphones enroulables ? “C’est un challenge encore très différent”, tempère-t-il. Si des prototypes commencent à être dévoilés, “l’écran qui se déroule sur le côté ne va pas sortir pas avant quelques années, du moins de manière durable et utilisable au quotidien. Car le but n’est pas non plus d’en faire des objets d’art”. Mais bien de se plier en quatre pour s’ajuster à nos besoins.
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